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Christian* a perdu son logement il y a 2 mois. En plein coeur de l'hiver, en Wallonie, le moratoire contre les expulsions n'était pas prolongé. On était le 8 janvier. En plein coeur de l'hiver. Le bâtiment dans lequel son propriétaire, un marchand de sommeil, lui louait une chambre misérable et minuscule, ou misérablement minuscule, a été vendu. Le nouveau propriétaire, voulant faire des travaux et donc procéder aux expulsions, a attendu la fin du moratoire. Christian n'avait pas retrouvé un autre logement malgré des recherches intensives. Le 9 janvier, il donc a intégré une caravane. Christian vit avec deux chiens, deux molosses qui font peur mais qui sont des anges et à qui il tient énormément. Christian était déjà considéré comme un sans-abris, son logement n'était pas reconnu. Sa caravane ne l'est pas davantage, même si elle se trouve sur un terrain privé, accueillie par un homme dont la générosité n'est plus à démontrer. La vétérinaire de ses chiens l'a aidé à retaper sa caravane. Il en est assez fier. Certains jours. Les autres jours, il voit tout en noir. Il ne voit le bout d'aucun tunnel, il se demande ce qu'il fout là. Christian est très lucide sur sa situation. Ça le rend d'autant plus malheureux. Certains jours, il craque et nous hurle son désespoir.

*Les prénoms sont modifiés.

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